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On ne traite pas des réalités complexes par l'usage de comparaisons réductrices et simplificatrices.

Les mots sont des armes. Ils doivent être maniés avec précaution et discernement. Il y a des mots qui blessent, il y a des mots qui tuent ou qui, tout simplement, loin de contribuer à la résolution d'un problème, le rendent plus inextricable encore.

Tel est le cas des expressions « PROJET PERVERS ET DEMONIAQUE » « MENACE POUR LE PEUPLE BRETON » utilisées récemment par Breizh-Info.com, à l'encontre du projet Horizon à Callac. Le concept de « pervers », tout comme celui de « démoniaque », décrit une réalité spécifique, temporelle et historique à nulle autre pareille. Le mot démoniaque appliqué à la famille parisienne Cohen est problématique parce qu'il crée une confusion entre le traitement des réfugiés, et celui des juifs.

 En Europe, au temps du Moyen Age, au sein de l’Église chrétienne (l’Ecclesia), qui se définit non seulement par ce qu’il faut croire mais aussi, de plus en plus, parce ce qu’il faut rejeter, les juifs (comme les musulmans et les hérétiques) se voient progressivement exclus de la société dans les derniers siècles du Moyen Âge. L’Ecclésia est désormais considérée comme un espace où tout le monde doit être chrétien. Aucun « ennemi de l’intérieur » n’est toléré. L'interaction entre les deux communautés chrétienne et juive est réduite au minimum. 

Sommes-nous au Moyen Age ?

Ne vous méprenez pas sur mes propos. Dès le début des années 1970, j'ai été persuadé que l'avenir de la Bretagne passait par une solution juste et équitable du problème du « tiers monde » comme on disait à l’époque. Ce qui ne recouvre pas des solutions bizarres comme l’importation de réfugiés allogènes en milieu rural breton. Mais l’aide technique, financière, humaine à ces peuples qui avaient été colonisés et qui ne savaient pas encore que leur développement était entre leurs mains.

Mais si la dénonciation lucide des dérives « humanitaires » est une chose, utiliser à mauvais escient le concept de « perversité » et de satanisme » en est une autre. Ce n'est pas seulement inapproprié. C'est surtout aboutir au résultat inverse de celui recherché. C'est donner un argumentaire facile aux plus extrémistes qui ont beau jeu de dénoncer le traitement spécifique dont « bénéficient » les migrants en Bretagne. C'est aussi faire le jeu des dirigeants français qui n'ont plus à trouver dans leur camp la moindre responsabilité à la situation dans laquelle ils se trouvent aujourd'hui.

Des « humanitaires » les ont réduits à la situation qui est la leur aujourd'hui. Un point c'est tout. C'est oublier ainsi les problèmes

Dans la Bretagne dans laquelle nous vivons, face à la double montée des extrêmes, les nuances sont plus importantes que jamais. On ne traite pas des réalités complexes par l'usage de comparaisons réductrices et simplificatrices.

 

Commentaires

  • On me permettra une note discordante à propos du « Moyen-Age ». Le « Moyen-Age » que l’on baptise ainsi pour effrayer les bonnes gens et applaudir à la pseudo-Renaissance qui vit le retour de la Gnose, est une période vilipendée par nos manuels d’histoire républicains. Des manuels de pure propagande avec ses légendes noires. En réalité, cette période féodale représente la quintessence même de notre civilisation européenne et chrétienne. Une époque bénie où le fléau de l’usure, entre autres maux, n’avait pu s’épanouir grâce à l’autorité morale de l’Eglise catholique sur nos institutions. Nous sommes là, à des années-lumière de notre magnifique époque « moderne ». Epoque, où l’usure règne hélas à tous les étages – libéralisme et capitalisme obligent – en raison de l’accaparement du pouvoir politique par une caste économique et affairiste. On notera une continuité historique indéniable entre la Révolution rationaliste et maçonnique de 1789 et les mondialistes d’aujourd’hui qui promeuvent le Great reset et un Gouvernement mondial. Dans ces deux étapes, les victimes sont toujours les mêmes. Mais de celles-ci, la Bien-pensance s’en moque éperdument !

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